Congé de reclassement : Obligation pour le salarié de l’accepter ?
Vérifié par notre équipe le 12/06/2025 • Droit du travail • 4 source
Congé de reclassement : Obligation pour le salarié de l'accepter ?
Le congé de reclassement est une mesure prévue par le Code du travail, dont le but est d'accompagner les salariés dont l'emploi est menacé par un licenciement économique, particulièrement dans les entreprises comptant plus de 1 000 salariés. Pourtant, de nombreux employés se questionnent : sont-ils contraints d'accepter cette offre de reclassement ? Voici les éléments de réponse.Qu'est-ce qu'un congé de reclassement ?
Le congé de reclassement est destiné aux salariés d'une entreprise en difficulté qui envisage un licenciement pour motif économique. Ce dispositif a pour objectif de permettre aux employés de bénéficier d’un accompagnement dans leur recherche d’un nouvel emploi. Dans les entreprises d’au moins 1 000 salariés, l’employeur est dans l’obligation de proposer ce type de congé aux salariés concernés par un plan de licenciement collectif.La procédure à respecter
Lorsqu’un licenciement pour motif économique est envisagé, l’employeur doit intégrer la proposition de congé de reclassement dans la lettre de licenciement. Ce document doit mentionner de manière explicite les conditions de ce congé et des mesures d’accompagnement. Le salarié a alors un délai de 8 jours calendaires pour donner sa réponse. Si le salarié ne réagit pas dans ce délai, cela vaudra refus de sa part (article L1233-71 du Code du travail).Le salarié face à l'offre de congé de reclassement
Refus du congé : les conséquences
Il est crucial de comprendre qu'un salarié n'est pas obligé d'accepter le congé de reclassement proposé par son employeur. Le refus de cette offre n'entraîne pas de sanctions pour le salarié, mais il implique que la procédure de licenciement classique se poursuivra. En cas de refus, le salarié continuera à suivre les étapes habituelles du licenciement et reste sous contrat jusqu'à ce que son employeur termine la procédure.Acceptation du congé : avantages et modalités
Si le salarié choisit d’accepter le congé de reclassement, il bénéficie de plusieurs avantages : il est dispensé d’effectuer son préavis et peut profiter d’un accompagnement centré sur la recherche d’emploi (ateliers, formations, etc.) qui peut grandement faciliter la transition vers un nouvel emploi.La durée et le contenu du congé de reclassement
Le congé de reclassement ne peut pas excéder 12 mois. Pendant cette période, le salarié est quasiment à l’abri des contraintes habituelles de l’entreprise et est encouragé à se concentrer sur sa réinsertion professionnelle. En cas de repositionnement à un poste compatible avec ses compétences, le salarié peut même rester dans le groupe qui l'employait initialement ou dans une autre entreprise du même groupe.Congé de reclassement dans les entreprises de moins de 1 000 salariés
Dans les entreprises de moins de 1 000 salariés, le congé de reclassement n'est pas une obligation légale. L’employeur peut choisir d'instaurer un dispositif similaire, mais ce n'est pas une exigence réglementaire. Il existe donc une différence fondamentale quant à l'obligation d'acceptation : dans les entreprises de moins de 1 000 salariés, le salarié peut se voir offrir des indemnités de licenciement qui ne sont pas liées à un congé de reclassement.Les implications du congé de reclassement sur le salarié et les élections professionnelles
Lorsque les salariés sont en congé de reclassement, leur statut peut également influencer la dynamique des élections professionnelles au sein de l’entreprise. En effet, un salarié en congé de reclassement conserve ses droits d’électeur, et sa voix comptera toujours lors des élections au comité social et économique (CSE). Cela fortifie l'importance de la représentation du personnel, même dans des périodes difficiles.Conclusion : le choix appartient au salarié
En résumé, un salarié n'est pas contraint d'accepter le congé de reclassement proposé par son employeur, même dans le contexte d'un licenciement pour motif économique. L'acceptation ou le refus de cette offre doit être prise en compte avec soin, en pesant les bénéfices d'un accompagnement professionnel face aux démarches traditionnelles de licenciement. Dans tous les cas, il est conseillé aux salariés de bien comprendre leurs droits et obligations, et de se faire accompagner juridiquement si nécessaire pour appréhender au mieux cette étape parfois délicate de leur parcours professionnel.Sources documentaires associées à la réponse
Le refus d'un congé de reclassement ne peut pas entraîner de sanctions pour le salarié et il peut continuer à percevoir des indemnités de licenciement.
Le congé de reclassement est obligatoire pour les entreprises de plus de 1 000 salariés en cas de licenciement économique.
Un salarié en congé de reclassement conserve ses droits d’électeur lors des élections professionnelles.
Un salarié n'est pas obligé d'accepter le congé de reclassement et peut le refuser sans crainte de sanctions.